L’affaire Orpea et la situation des ÉHPAD au Japon

Maison de retraite à Eniwa, Hokkaido
Maison de retraite à Eniwa, Hokkaido

Comme en France, il existe des maisons de retraites au Japon. Nous pouvons les diviser en  deux types: les établissements publics ou privés. 

Les établissements publics accueillent les personnes âgées dépendantes couvertes par l’assurance maladie. Ces aînés sont plus dépendants et financièrement vulnérables. Parmi ces établissements, la maison spéciale pour les personnes âgées dépendantes, Toku-yô en japonais, est entretenue par les collectivités locales ou les associations dites de bien-être. Cette catégorie d’établissement est très demandée par les personnes âgées en raison de leur coût modéré et du suivi santé à vie. C’est important car les résidents pourront rester dans ces résidences même si ils sont de plus en plus dépendants, en raison notamment des maladies liées à la mémoire. En ce qui concerne les établissements privés, on peut trouver des appartements bien équipés pour les seniors, des petites maisons, dites group-home en japonais, qui sont réservés aux personnes âgées atteintes de maladie cognitives. Le coût et les conditions d’accueil dépendent du degré de dépendance, des traitements à suivre, ou des maladies liées à la mémoire.

 Je pense qu’il existe, plus ou moins, le même problème qu’Orpea au Japon. Dans ce monde de compétition, la recherche de la rentabilité prime et les entreprises cherchent à économiser pour dégager des profits. Le fait que l’on exerce ces actes scandaleux dans le domaine du bien-être m'a profondément troublée. Qu’il s’agisse de l’école, de l’hôpital, de la police ou des Ehpad, ce sont des établissements qui ont tous une mission spécifique et déterminée concernant la vie et les droits de l’homme. Mais les conditions de vie à l’intérieur des maisons d’Orpea sont désastreuses, et tranchent avec leur apparence extérieure luxueuse. 

Il s’agit non seulement de celles des résidents dont la situation est totalement négligée, mais aussi de celles des travailleurs qui sont extrêmement dégradées. Ce vif contraste choque. Est-ce le fait qu’un groupe géant comme Orpea qui a été attaqué par un journaliste indépendant nous a fait agir ? Si cela avait été révélé des cas dans un milieu modeste, beaucoup moins prestigieux, ce journaliste aurait-il dévoilé ce scandale? Il est vrai que la sortie de son livre a mis l’affaire d’Orpea en lumière et qu’il a sonné l’alerte et poussé le gouvernement à réagir. Cependant, ce genre de scandale ne se limite pas malheureusement à Orpea.

 Pour que le secteur du bien-être public et de la santé redevienne sûr et un vrai refuge pour les gens en difficulté, il faut un système de contrôle par une tierce personne. Il est tout à fait normal pour une entreprise de vouloir gagner plus, mais cela doit rester dans le cadre du raisonnable. Au moins, ce secteur assume sa responsabilité et la déontologie, car il tient la vie d’autrui dans sa main.